Tout, tout de suite – Morgan Sportès

[Livre] Tout tout de suite

Résumé.
Vous qui entrez ici, laissez toute espérance. Ce livre est une autopsie : celle de nos sociétés saisies par la barbarie.
En 2006, après des mois de coups tordus et d’opérations avortées, une petite bande de banlieue enlève un jeune homme. La rançon exigée ne correspond en rien au milieu plutôt modeste dont ce dernier est issu. Mais le choix de ses agresseurs s’est porté sur lui parce que, en tant que Juif, il est supposé riche. Séquestré -vingt-quatre jours, soumis à des brutalités, il est finalement assassiné.
Les auteurs de ce forfait sont chômeurs, livreurs de pizzas, lycéens, délinquants. Certains ont des enfants, d’autres sont encore mineurs. Mais la bande est soudée par cette obsession morbide: «Tout, tout de suite.»
Morgan Sportès a reconstitué pièce par pièce leur acte de démence. Sans s’autoriser le moindre jugement, il s’attache à restituer leurs dialogues confondants d’inconscience, à retracer leur parcours de fast-foods en cybercafés, de la cave glaciale où ils retiennent leur otage aux cabines téléphoniques d’où ils vocifèrent leurs menaces, dans une guerre psychologique avec la famille de la victime au désespoir et des policiers que cette affaire, devenue hautement «politique», met sur les dents.
Indigence intellectuelle et morale au milieu de l’indigence architecturale et culturelle : il n’y a pas de mot pour décrire l’effroyable vide que la société a laissé se creuser en son sein, et qui menace de l’aspirer tout entière. Pas de mot. Il fallait un roman.

*

Mon avis.
Il lui faut tout, tout de suite. Voilà ce qui le pousse à agir, à commettre des crimes, à voler, à menacer, à brutaliser.
Il est le chef du gang des barbares, clan qui a enlevé un juif dans une cité et qui demandait une rançon qu’ils n’ont jamais eu.

Voilà un livre bien sombre par son histoire qui malheureusement est réelle.
Dans toute la première partie, on nous explique les échecs qu’a essuyé le gang et qui a poussé leur chef à tenter plus que le simple trafic.
On s’aperçoit alors qu’il n’en ait pas à son premier crime, ni à son premier enlèvement, pourtant il continue ses forfaits qui vont de plus en plus loin.

On se rend compte à quel point Yacef (pseudo utilisé pour le livre) était obnubilé par l’argent et un désir de vengeance envers la société. Moins il a ce qu’il veut plus sa rage grandit et plus il part dans les extrêmes.

La seconde partie du livre, relatant l’enlèvement ainsi que les détails de la séquestration est très dure à lire par sa réalité.
On attend le moment où la police arrêtera enfin Yacef pour arracher l’otage de ses mains.

Les témoignages et les faits font la qualité de ce récit. L’auteur a su relater chaque détails de ce cercle vicieux où l’on se rend compte qu’un grand nombre de personnes sont impliquées mais ne font rien. Soit par peur, soit pour l’argent.

Les protagonistes allant de l’adolescent au père de famille, on ne comprend pas que personne n’ait dénoncé Yacef et l’horreur dans laquelle il les entraînait.

Un livre donc qui nous mène à nous poser des questions sur la nature humaine et sur l’enquête qui a été menée. Pourquoi un jeune homme sous-pretexte de sa religion aura eu à souffrir ainsi, pourquoi l’a-t-on laissé dans une telle situation et que personne ne l’a arraché à cet enfer?

Un grand merci à Libfly, au Furet du Nord et aux éditions Fayard pour ce livre.

*

Ma note.
[Note] 3,5

*

*

[Autre] Rentrée littéraire

4 commentaires sur « Tout, tout de suite – Morgan Sportès »

Laisser un commentaire